Le MHSC féminin vendu : quand l'argent remplace la fierté
- Paul Aimé
- 30 oct.
- 2 min de lecture
Mercredi 1er octobre, Laurent Nicollin a officialisé la vente de la section féminine du MHSC à Crux Football, un groupe anglo-saxon dirigé par l'ancienne capitaine de la Nouvelle-Zélande Bex Smith. Vingt-quatre ans après sa création, l'équipe pionnière du football féminin français change de mains. Quand l'argent part, les joueuses aussi.

Le MHSC a balancé ses héritières aux mains d'une structure anglo-saxonne. Pas une belle histoire, non. Un calcul économique brutal. Trop cher pour un club en crise, relégué en Ligue 2.
Pendant vingt-quatre ans, le MHSC féminin a brillé. Double championne de France en 2004 et 2005. Triple vainqueur de la Coupe de France. Demi-finaliste de Ligue des Champions en 2006. C'était un fleuron du football féminin français. Nicollin y croyait. Et ça avait payé.
L'ère Crux : la multipropriété
Bex Smith débarque avec une vision : la multipropriété. Un modèle mélangant plusieurs clubs féminins européens pour mutualiser les coûts et construire une force commerciale pan-européenne. Montpellier devient le navire amiral d'une flottille.
Transformer les équipes féminines en entités rentables. C'est séduisant sur le papier. Dans la réalité, c'est une structure privée qui contrôle une institution historique.
Les chiffres qui tuent
Crux Football cherche des clubs « distressed assets » — ces actifs dépréciés que les hommes ne peuvent plus financer. La réalité : pas de médias massifs, sponsors hésitants, fan-bases embryonnaires. Un club féminin seul, c'est une saignée financière. Plusieurs clubs ensemble, c'est un portefeuille diversifié.
Ted Knutson de StatsBomb et Cindy Holland de Netflix misent sur une stratégie commerciale pan-européenne. Pas des sponsors locaux, mais des géants du marketing qui veulent une présence continentale.
La relégation masculine a tué le féminin
Laurent Nicollin l'avoue : « C'est le sens de l'histoire. Il y a des conditions économiques qui obligent à ça. » Vingt-quatre ans de pionnérat écrasés par six mois de déficit. La relégation masculine a tué le financement du féminin. Maintenant, les victoires, les titres, l'identité appartiennent à un portefeuille d'investissement. Les femmes qui ont porté ce projet regardent quelqu'un d'autre diriger leur destin. C'est l'ordre nouveau.








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