Béziers : un réseau de capture illégale d'animaux protégés dans le viseur
- Ethan Davila Levy
- 20 nov.
- 2 min de lecture
Une série d’opérations menées cet été et à l’automne a permis de cibler plusieurs personnes impliquées dans la capture de passereaux protégés autour de Béziers et jusque dans l’Aude.

Saisie de tortues et d'oiseaux protégés le 18 novembre. © Procureur de Béziers
Depuis plusieurs années, les agriculteurs de l’agglomération de Béziers et de la vallée de l’Hérault constatent des dégradations répétées sur leurs parcelles de tournesol. Les filets censés protéger les cultures sont volontairement découpés, laissant penser à l’intervention de trafiquants cherchant à capturer des passereaux très prisés : le chardonneret élégant, le verdier d’Europe ou encore le serin cini, tous trois strictement protégés par la loi.
Face à la récurrence de ces faits, l’Office français de la biodiversité (OFB) et le commissariat de Béziers ont mené plusieurs opérations de surveillance entre le 29 juillet et le 7 août 2025, sous l’autorité du procureur de la République, Arnaud Faugère. Au fil des jours, douze personnes ont été surprises en train de capturer illégalement ces oiseaux sur différentes parcelles agricoles. Toutes ont été contrôlées, puis entendues par les enquêteurs, permettant d’affiner la compréhension du phénomène et d’identifier plusieurs individus susceptibles d’être impliqués dans un trafic organisé.
Un coup de filet dans l’Aude et des saisies révélatrices
L’enquête a pris une nouvelle dimension le 18 novembre, avec une opération coordonnée de grande ampleur. Dix-huit inspecteurs de l’environnement, issus de plusieurs départements d’Occitanie, ont été mobilisés aux côtés du commissariat de Narbonne et de la police municipale. Sept perquisitions ont été menées simultanément dans l’Aude, au domicile de suspects identifiés au cours des surveillances estivales.
Les découvertes renforcent l’hypothèse d’une activité illégale structurée : six chardonnerets élégants vivants ont été saisis, ainsi que dix-huit tortues de terre, elles aussi protégées, et un grand nombre de cages utilisées pour la capture et la détention. Ces éléments laissent penser que les pratiques ne se limitaient pas à des prélèvements isolés mais à un système susceptible d’alimenter un marché clandestin.
Une enquête encore en cours
Le procureur de Béziers rappelle que la capture, la détention ou le commerce d’espèces protégées constituent des infractions graves, passibles de sanctions pénales pouvant aller jusqu’à plusieurs années d’emprisonnement et de lourdes amendes. Les investigations se poursuivent afin de déterminer l’étendue exacte du réseau et d’identifier d’éventuels circuits de revente.
Dans un contexte où la pression sur la biodiversité ne cesse de s’accentuer, les autorités entendent poursuivre leur action pour protéger ces espèces menacées et mettre fin à des pratiques qui fragilisent encore davantage les populations sauvages.
Ethan Davila Levy








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