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Affaire Grégory : ce que l’on sait de la nouvelle mise en examen de Jacqueline Jacob

Quarante et un ans après la mort du petit Grégory Villemin, retrouvé ligoté dans la Vologne, la justice française n’en a toujours pas fini avec ce dossier hors norme. À Dijon, Jacqueline Jacob, la grand-tante de l’enfant, a été mise en examen le 24 octobre 2025 pour association de malfaiteurs.


Le petit Gregory a été retrouvé mort pieds et mains liées dans la Vologne le 16 octobre 1984 / AFP
Le petit Gregory a été retrouvé mort pieds et mains liées dans la Vologne le 16 octobre 1984 / AFP

Selon Le Monde, Jacqueline Jacob, 81 ans, a été mise en examen par les juges d’instruction de Dijon. Elle est soupçonnée d’avoir participé à la rédaction ou à la diffusion des lettres anonymes du « corbeau », ces messages de menace envoyés à la famille Villemin dans les mois précédant le meurtre.


Cinq jours plus tard, d'après L’Est Républicain, Jacqueline Jacob déclare devant le juge : « Je ne suis jamais sortie de l’usine pendant ma plage de travail », invoquant un emploi textile dans les Vosges comme alibi. Elle a été laissée libre à l’issue de l’audition, sans contrôle judiciaire. Ses avocats ont annoncé leur intention de contester la mise en examen, estimant qu’elle repose sur « des éléments anciens et fragiles ».



Christine Villemin refuse les rumeurs


En parallèle, TF1 Info rapporte que Christine Villemin a déposé plainte contre l’ancienne journaliste Marie-France Bezzina, qu’elle accuse de l’avoir publiquement désignée comme « le corbeau » et même comme responsable de la mort de son fils. La plainte, déposée fin septembre, sera examinée par le tribunal judiciaire de Paris.


Quarante ans après les faits, Christine Villemin tente encore de protéger son nom. Inculpée en 1985, innocentée par un non-lieu en 1993, elle n’a jamais cessé d’être associée à l’affaire. Pour elle, cette procédure n’est pas une revanche, mais une manière de rétablir sa vérité.


Une enquête interminable


Depuis 2000, l’enquête judiciaire a été réactivée et le dossier est instruit à Dijon, où les magistrats tentent de remonter la piste des lettres anonymes. Nos confrères indiquent que de nouvelles analyses graphologiques et linguistiques ont été réalisées, sans résultat probant. Les traces ADN recueillies sur les enveloppes n’ont, elles non plus, donné aucune correspondance.


L’affaire Grégory, c’est aujourd’hui des milliers d’auditions et aucune certitude. En 2017, les époux Marcel et Jacqueline Jacob ainsi que Murielle Bolle avaient déjà été mis en examen pour enlèvement et séquestration. L’année suivante, la cour d’appel de Dijon avait annulé ces poursuites, estimant les éléments insuffisants.


Une mémoire impérissable


À Lépanges-sur-Vologne, où vivait la famille Villemin, l’affaire n’appartient pas au passé. Certains habitants se souviennent encore des barrages policiers, des caméras et du bruit des hélicoptères au-dessus de la vallée. « On pensait que tout ça finirait par retomber, mais ça revient toujours », confie un riverain à nos confrères. La Vologne, elle, n’a rien oublié : chaque rebondissement, chaque nom cité, chaque mise en examen ravive un souvenir chez les habitants du coin.


Quarante ans de questions


Le 16 octobre 1984, le corps de Grégory Villemin, 4 ans, était retrouvé dans la rivière, les poignets et les chevilles liés. Le même jour, un appel anonyme informait la famille : « J’ai pris le fils du chef, je l’ai mis dans la Vologne ». Depuis, la France suit cette affaire comme un polar dont la dernière page refuse de s’écrire.



La mise en examen de Jacqueline Jacob, le 24 octobre 2025, relance-t-elle véritablement l’enquête ? Rien ne le dit pour l’instant. Mais quarante et un ans plus tard, les juges continuent de chercher ce que la Vologne n’a jamais rendu : la vérité.

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