Affaire des viols de Mazan : 18 mois d’interdiction requis contre l’avocate Nadia El Bouroumi
- Pauline Therond
- 27 nov.
- 2 min de lecture
Hier, l’avocate Nadia El Bouroumi a comparu devant le conseil de discipline à la suite de la diffusion de deux vidéos publiées sur ses réseaux sociaux les 19 et 20 septembre 2024, au cœur du procès très médiatisé des viols de Mazan. Le bâtonnier a requis à son encontre une interdiction d’exercer de 18 mois. La décision disciplinaire sera rendue le 18 décembre 2025.

Le 13 décembre 2024, le bâtonnier d’Avignon, Maître Philippe Cano, a saisi le conseil régional de discipline à la suite de la diffusion de deux vidéos publiées sur les réseaux sociaux par Maître Nadia El Bouroumi, avocate de deux coaccusés dans l’affaire des viols de Mazan. Ces publications ont rapidement circulé en ligne et suscité une forte médiatisation.
Deux vidéos au cœur des polémiques : l’avocate du procès de Mazan devant le conseil régional de discipline
La première vidéo, mise en ligne le 19 septembre 2024 à la sortie d’une audience, montre l’avocate pénaliste dans les couloirs du tribunal évoquant la diffusion de photographies de la victime dans des positions « qui posaient problème ». Elle y soulève également la question de l’état de conscience de Mme Pelicot au moment des faits. Dans une seconde vidéo du 20 septembre 2024, Maître El Bouroumi se filme dans sa voiture chantant sur la musique « Wake me up before you go-go » du groupe Wham, qui se traduit par « Réveille-moi avant que tu partes ». Ces vidéos ont créé la polémique sur les réseaux sociaux et dans les médias.
Les avocats de Maître El Bouroumi ont soulevé au préalable, une demande de nullité de la procédure disciplinaire. Selon eux, les extraits vidéo du dossier ne restituent ni l’intégralité des propos de l’avocate ni le sens véritable de sa pensée. Ils fondent également leur défense sur la liberté d’expression des avocats, rappelant que celle-ci doit être protégée, en particulier dans le contexte sensible d’un procès pénal très médiatisé.
Ils soulignent en outre la pression considérable subie par les défenseurs des accusés dans l’affaire des viols de Mazan, ainsi que le harcèlement violent dont Maître Nadia El Bouroumi a fait l’objet depuis le début de la procédure.
Liberté d’expression ou manquement déontologique ?
Le bâtonnier d'Avignon estime que l’avocate a manqué à plusieurs principes déontologiques fondamentaux, notamment ceux de délicatesse et de modération. Le ministère public rappelle de son côté que ce procès, extrêmement médiatisé et suivi mondialement, impliquait pour tout avocat une vigilance quant au respect des règles déontologiques et à l’image de la profession.
Maître El Bouroumi n’en est pas à sa première procédure disciplinaire. Pour rappel, elle avait déjà été sanctionnée d’un an d’interdiction d’exercer avec sursis, décision à laquelle elle a fait appel. Le bâtonnier demande 18 mois d’interdiction d’exercer.








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